Début mars 2019, le groupe Bolloré est condamné pour procédure abusive dans le cadre de la poursuite en diffamation qu’il avait intentée contre Nicolas Vescovacci, journaliste auteur du livre Vincent tout-puissant, qui revient notamment sur les activités du groupe en Afrique [1].
Le 27 mars 2019, Bolloré est à nouveau condamné pour procédure abusive, dans le cadre d’un appel face à France Télévision. Il réclamait 50 millions d’euros à la chaîne de télévision publique suite à la diffusion d’une enquête-portrait. Cette enquête avait été récompensée par le prix Albert Londres et menée par Tristan Waleckx.
Suite à cette condamnation, Bolloré se pourvoit en Cassation.
Le 10 mai 2019, Bolloré a perdu l’action en diffamation qu’il menait contre Benoit Collombat, journaliste, et Florence Sultan, ancienne directrice des éditions Calmann-Lévy. Benoit Collombat est l’un des auteurs du livre « Informer n’est pas un délit », qui dénonçait notamment des poursuites jugées « excessives » du groupe Bolloré contre les médias. Le tribunal correctionnel juge que les propos de Collombat ne sont pas diffamatoires et condamne le groupe Bolloré pour « abus de constitution de partie civile ». Il doit verser 9000 euros au journaliste et 1000 euros à Florence Sultan.
Le 16 mai 2019, Bolloré a fait appel à cette décision.
Connu pour sa pratique assidue des poursuites-baillons, Vincent Bolloré prouve encore aujourd’hui que les condamnations à son encontre ne suffisent malheureusement pas à enrayer sa volonté de faire taire les voix critiques.
Face à cette mise en danger de la démocratie, de l’intérêt général et de la liberté d’informer, le collectif On ne se taira pas rappelle qu’il faut rester mobilisé contre la pratique des poursuites-baillons.