Défaite pour la société Bolloré suite à l’action en diffamation engagée contre les Inrocks

Paris, le 11 septembre 2019 – Dans un arrêt rendu le 1er septembre 2020, la chambre criminelle de la Cour de cassation a enterré la procédure en diffamation initiée par Bolloré contre les Inrocks en 2013.

Le 30 avril 2013, les Inrocks avait publié sur leur site Internet un article intitulé "L’affaire Kadhafi-Sarkozy-Guéant résumée en cinq points", faisant notamment référence au rôle qu’aurait joué M. Bolloré, en servant d’intermédiaire pour le transfert de fonds libyens, dans le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

La société Bolloré avait porté plainte pour diffamation publique envers un particulier contre Frédéric Roblot, directeur de la publication du site des Inrocks, et complicité de diffamation contre Geoffrey Le Guilcher, journaliste et auteur de l’article.

L’arrêt de la Cour de cassation du 1er septembre dernier vient clore 7 années d’acharnement procédural et confirmer les arrêts de première instance et d’appel, qui avaient déclaré irrecevable l’action en diffamation engagée par la société Bolloré.

Cette affaire s’inscrit dans la longue liste de poursuites-bâillons intentées par la société Bolloré et ses partenaires contres des journalistes, des avocats, des photographes, des responsables d’ONG et des directeurs de médias, visant à réduire au silence quiconque voudrait révéler les activités ou pratiques douteuses de l’entreprise.

La durée de cette procédure est emblématique de l’effet dissuasif que peuvent avoir ces procédures-bâillons sur la liberté d’expression, quelle que soit l’issue de la procédure.