Quelques victoires, mais encore un long chemin à parcourir

Les militants et responsables associatifs ont vécu ces dernières semaines sur des montagnes russes, entre victoires et condamnations, entre espoir et déception.

Début février, le tribunal de commerce de Paris, saisi par Conforama, a demandé au magazine Challenges de retirer de son site un article faisant état des difficultés économiques de l’enseigne. La rédaction de la revue compte faire appel de cette décision (Lire l’article de l’Observatoire des Multinationales).

Le 23 février dernier, dans son procès contre Attac, la multinationale Apple a quant à elle été déboutée de l’ensemble de ses demandes (notamment l’interdiction d’accès à ses magasins français) et condamnée à verser 2 000 € à l’association. Attac, qui dénonçait une poursuite-bâillon destinée à faire taire les critiques contre la stratégie d’optimisation fiscale menée par Apple, s’est félicitée de cette décision (Lire le communiqué d’Attac).

Début mars, les militant.e.s de Greenpeace n’ont pas eu à ce genre de verdict, et se sont vu.e.s condamné.e.s à des peines de prison, dont deux condamnations à de la prison ferme, pour être entré.e.s dans la centrale nucléaire de Cattenom. Pour l’association et ses soutiens, c’est le choc (Lire la tribune collective).

Quelques jours plus tard, c’est une victoire en demi-teinte concernant une plainte de Veolia à l’encontre de la Coordination Eau Île-de-France et de la Fondation France Libertés, attaquées pour diffamation, pour avoir dénoncé les coupures d’eau pratiquées par la multinationale. Un abandon de la plainte à l’encontre de Jean-Claude Oliva (CEIDF) a été déclaré, mais la seconde plainte, envers Emmanuel Poilâne (France Libertés) a été examinée par le tribunal, qui rendra sa décision le 29 mai prochain (Lire le communiqué de CEIDF).

Ces derniers temps ont donc vu des victoires, mais aussi des décisions qui ont de quoi inquiéter celles et ceux qui se battent pour la liberté d’expression et d’information, la démocratie et la justice. Encore trop de procédures-bâillon sont utilisées pour détourner les militant.e.s, organisations et journalistes de leurs actions et enquêtes. La mobilisation doit continuer pour contrer ces pratiques, dans l’intérêt général.