Ces poursuites bâillons sont davantage destinées à intimider et à faire taire les voix critiques, qu’à effectivement réclamer justice. Sous couvert d’accusations diverses, elles visent à affaiblir psychologiquement et financièrement les personnes et organisations qui en font les frais. En confisquant le débat public, ces poursuites visent à défendre des intérêts privés aux dépens de l’intérêt général et donc des droits fondamentaux.
Il s’agit d’un phénomène en recrudescence et aucun des maillons de la chaîne des défenseurs des droits n’est à l’abri. Informer sur des pratiques pas toujours aussi « green » ou « socialement responsable » que ce qu’en dit une communication externe, peut suffire pour tomber sous le coup d’une poursuite bâillon.
Par ailleurs, ces poursuites profitent de l’inégalité de moyens entre acteurs, puisqu’elles sont généralement utilisées par des structures disposant de moyens financiers et humains bien supérieurs à ceux des personnes et organisations poursuivies. Loin de l’euro symbolique autrefois réclamé, on parle aujourd’hui de millions de dédommagement demandés.
Pourtant, l’existence des poursuites bâillons est peu connue. Or, ce sujet brasse des enjeux essentiels liés à la liberté d’expression, d’information, à la démocratie et à la justice. C’est pourquoi le collectif « On Ne Se Taira Pas » cherche à faire naître et grandir le débat public autour de ces poursuites qui instrumentalisent la justice et criminalisent les voix critiques.
Nous rappelons que la lutte contre les poursuites bâillons s’inscrit dans la lignée de la lutte contre l’impunité des multinationales, que la liberté d’expression est un droit au même titre que la liberté d’informer, que la défense de l’intérêt général doit être une priorité pour toutes et tous et nous souhaitons en conséquence envoyer un signal fort à tous ceux qui veulent nous bâillonner et recherchent notre autocensure : on ne se taira pas !
Le collectif regroupe : les Amis de la Terre France, le Collectif des Associations Citoyennes (CAC), Coordination Eau Ile-de-France, CRID, FoodWatch, France Libertés, Greenpeace, Observatoire des Multinationales, ReAct,
ritimo, Sherpa, le SNJ (Syndicat National des Journalistes), union syndicale Solidaires, Survie